R.M.A ou PROPOSITION D'AMÉLIORATION DU STATUT DES ARTISTES.*
Devant la difficulté des artistes à bénéficier du dispositif RMI ( mensonge presque obligatoire sur le contrat d'insertion, paradoxe d'une aide à l'insertion pour des personnes déjà professionnalisées, incompétence des services sociaux et du CRIC…) nous proposons un Revenu Minimum des Artistes qui peut s'étendre à tous les types de créations contemporaines ( plastiques, sonores, écrits…) qui assurerait le relais, comme le fait le RMI, pour les autres professions, entre les périodes de vaches grasses et de vaches maigres. Ce serait une véritable politique de soutien à la création vivante qui casserait avec la tradition du bon artiste mort.
Ce dispositif peut être appliqué localement ( en attendant de soulever
le problème nationalement) comme les " aides coup de pouce "
de la mairie l'ont prouvé.
Les prêts à 1% pour l'installation (matériel artistique),
les aides à l'insertion (frais d'exposition) adaptées
aux artistes compléteraient les aides compte-goutte de la DRAC (ces
dernières aides pourraient aussi être investies dans
du matériel collectif, achat de studio de montage, par exemple…)
Les problèmes des ateliers pourraient également trouver une solution
en passant par un complément de l'ALS pour la tierce pièce
de l'appartement habité ( sur le modèle des impôts locaux
qui ne prennent pas en compte les ateliers). Cela permettrait à tous
les artistes de trouver un atelier sans passer par une commission d'attribution.
Une politique de maintien des loyers bas dans le centre-ville permettrait de
compléter cette initiative avec à la clé une réduction
des impôts locaux pour les propriétaires concernés.
La validité de ces aides pourrait s'effectuer au même titre que les autres ( contrôle surprise, rendez-vous, …) et les travailleurs sociaux pourraient être formés à reconnaître un travail qui se voit sur la longueur et non sur la productivité évitant ainsi les problèmes actuels de reconnaissance des artistes.
Le futur lieu de collaboration des associations et des artistes* se propose
également de compléter le travail du CRIC et du CCAS en faisant
office de relais d'information pour les artistes et le public. La restitution
des bénéfices sur les expositions, résidences d'artistes,
ou post-diplômes sous la forme d'achats de matériel et non par
le gel des allocations participerait à l'aide à l'installation
des artistes. Les artistes qui enfin obtiendraient un revenu qui leur permettrait
l'adhésion à la Maison des Artistes ( et prépareraient
ainsi leur retraite) pourront évidemment rentrer dans le cadre des professions
libérales et acquitter leurs impôts comme les autres.
Pour finir, étant donné que les artistes participent à
l'image culturelle d'une ville, il n'est que de juste retour que cette ville
mette à leur disposition, un service d'information du public efficace
et un équilibrage des subventions attribuées.
* J'ai écrit
ce texte en 2001 et je l'ai proposé à l'assemblée générale
des artistes et des lieux associatifs nantais. Courant 2001, plusieurs associations
et individus ont décidé de collaborer pour créer un lieu
commun sous le modèle des " friches " en réaction au
déséquilibre de subvention municipale entre eux et le " Lieu
Unique ". Cette énergie n'a malheureusement pas abouti sur du concret
et c'est de cette frustration que sont nés les projets SHOW-BEDROOM
et BORDERLINE.