Artistes radiés du RMI illégalement, à diffuser

Lire les réactions cliquer ici

Version courte :


Le RMI est remis en cause pour les artistes et les bénévoles associatifs comme l'ont montré de récentes réactions dont celle d’Emmanuelle Bentz et Jeane Derome.


Dans mon cas ce n'est plus une menace mais une réalité :


Je suis radié du RMI,

ainsi, je n'ai plus aucun statut de protection sociale depuis juin et je me retrouve dans une situation financière catastrophique.
Une des conséquence est la mise en danger de l'association indépendante Borderline** que j'ai co-créée, car je ne peu plus assumer pleinement mes responsabilités.


Pourtant la loi est en notre faveur :


le 6e objectif des actions inscrites dans les contrats d'insertion du Revenu Minimum d'Insertion
(maintenu dans la loi du RMA )est :
"- l'aide à la réalisation d'un projet de création ou de reprise d'une activité non salariée."
donc artiste et bénévoles,


Mais les pouvoirs public décident illégalement de ne pas appliquer cet objectif.*


Les aides culturelles et les emplois sont insuffisants en France pour faire vivre tous les artistes,
et le RMI était pour beaucoup d'entre nous une solution de secours pour pouvoir poursuivre notre projet de création et espérer développer notre activité
dans un pays qui ne respecte même pas le droit de représentation publique (Càd nous payer quand nous exposons);


Si vous êtes concerné, réagissez (voir fin de la version intégrale),
si vous êtes solidaire, diffusez ce mail ainsi que toute les futures réactions des personnes vivant des histoire similaires.

 

Version intégrale:

A Nantes ( et dans plus en plus de villes, comme le montrent de plus en plus de réactions récentes sur le sujet ) s'est mis en place un système dans les CCAS et CLI (Centre Communal d'Action Social et Commission
Locale d'Insertion) pour faire baisser les chiffres du RMI*,


Tous les artistes au RMI depuis deux ans sont éjectés du dispositif.

*Les services de l'action sociale le reconnaissent sans complexe,
(Je passerai bientôt l'enregistrement de mes consternantes conversations avec eux prochainement dans mon émission de radio "Damned Radio » sur le net)
la moyenne des rmiste étant plus importante a Nantes et la population des artistes au RMI étant considérable, ils ont pris des mesures pour faire
baisser les chiffres.


Effectivement, un artiste, par définition, veut s'insérer et être reconnu. Alors on tape sur eux en premier !


Démonstration :
Des amis désinsérés ou toxicos qui traînent à longueur de journée à faire la manche dans les rues de Nantes, n'ont pas remplis de contrat d'insertion depuis plus de dix ans et touchent sans interruption leur RMI.*


Je suis rendu à mon dixième contrat (dont 4 refusés officiellement et 2 officieusement) en quatre ans !


Le calcul est simple : supprimez le RMI au toxico et il va braquer le bourgeois. L'artiste lui, ce n'est pas trop dans son intérêt de braquer celui qui peut le faire vivre...


Actuellement, je suis radié du dispositif RMI depuis le 1 octobre et j'était suspendu depuis juin :
je n'ai plus aucune ressource depuis juin, je suis dans une situation financière catastrophique,
je n’ai plus les moyens de payer mon loyer et je ne peux bénéficier de plus d'aucune aide (CMU, aides sociales,...) n'ayant plus aucun statut...

Bien que le RMI ne soit pas une fin en soi et qu'un autre combat serait de l'aligner correctement sur le coût de la vie ( il faut quand même apprendre aux médias que le vrai montant du RMI pour 99 % des allocataires est de
367,73 euros et non pas de 417, 88 euros d'où sont retirés 50,15 euros d'allocation logement),
il faut bien se souvenir que l'appellation intégrale
est Revenue Minimum d'Insertion Économique et SOCIALE.


A Nantes, la décision d'éjecter un artiste du RMI se fait avec l'aide volontaire ou involontaire du CRIC (Centre de ressources et d'informations culturelles) qui juge la viabilité économique et non la valeur artistique du travail d'un artiste

.Il me paraît tout de même urgent de réagir face à sa mise en danger:


Deux ans pour trouver les moyens d'une autonomie économique, c'est irréaliste quand on connait la situation de la culture en France !


La grande majorité des artistes ou responsables d'asso que je connais sont au RMI et le plus gros du reste profite des derniers mois d'emplois jeunes avant de nous rejoindre.


Si le but recherché est d'élaguer le trop plein d'artistes nés de la décentralisation culturelle (Frac, écoles des Beaux-Arts,...) je crains qu'ils
aient trouvé la solution.
Mais cela risque d'éradiquer toute vie culturelle associative, indépendante ou alternative.


Cela dit, je trouve peu cher payé (et même très insuffisamment payé) de maintenir ce petit monde-là au RMI pour avoir une vie culturelle dense en France :
La réaction des commerçants face aux mouvements des intermittents nous a clairement montré l'apport économique des artistes à notre société,


quand celui ci n'est pas clairement visible dans l'image de marque politique, par exemple à Nantes « Villes d'art et d'histoire ».

Personnellement, après 5 ans de Beaux arts et 2 ans de Facs d'histoire des arts, je souhaite vivre ma vie professionnelle sereinement, c'est à dire être artiste.


Être artiste ne correspond plus à l'image bohème du début du siècle dernier :


Il s'agit de se battre chaque jour dans un pays qui ne vous attribue aucun statut, retraite, chômage,... sauf au plus chanceux financièrement.


Dans un pays où l'art contemporain a le plus grand mal à se faire reconnaître et qui est exposé de tout temps aux attaques de l'extrême droite (and co) et à l'incompréhension de la majorité de la population qui méconnaît complètement de nombreuses nouvelles formes d'art tout en étant plagié par les publicitaires et magazine de modes.


Dans un pays qui ne respecte pas le droit de représentation publique et dont les institutions ne payent que très rarement les artistes.


Dans un pays où les galeries privées prennent des pourcentages souvent très important et survivent surtout grâce aux artistes d'autres pays.


Dans un pays ou l'immobilier est devenu tellement cher que le problème n'est plus de trouver un atelier mais simplement de rester dans son logement.


Dans un pays qui est bien content de mettre en avant son dynamisme culturel et les grands artistes de renom qu'il a, mais qui ne les prend en réelle considération qu'une fois qu'ils sont morts.

Dans une ville comme Nantes qui utilise aussi leur image de leur vivant sans leur apporter de réel soutien et ceci du point de vue de plus en plus de professionnels de l'art.


Et en plus elle les éjecte du RMI !


D'un point de vue moral d'abord,
pour une ville, un département et une région socialiste :


Ils ont radié du RMI un artiste qui se bat depuis sa sortie de l'école pour exposer, trouver les moyens de travailler et qui réussit:


J'ai eu depuis 4 ans plusieurs expositions personnelles,
participé à de nombreuses expositions collectives,
reçu l'aide individuel de la DRAC,
eu des articles de presse dont la revue 303 (vitrine de la région),
des émissions de radios m'ont été consacré dont France Culture.
J'ai monté mon propre centre de ressources informationnelles et matérielles,
une galerie Associative où j'ai organisé plus de 150 expositions et invité plus de 180 artistes en trois ans et ceci EN TOTALE INDÉPENDANCE FINANCIÈRE,
plus de nombreuses autres activités : une émission de radio hebdomadaire, deux sites Internet et un magazine numérique mensuel,etc...)
Certaines de mes activités répondent à des dysfonctionnements ou des manquements de la ville de Nantes ( Le centre de ressources notamment)

et au lieu de m'encourager que fait-on ?


On me radie du RMI…

 

Comparons maintenant avec Toulouse; ville de droite,
qui a sûrement sa part d'erreur mais :


le centre d'art BBB fait le travail d’aide et d’intégration que devrait faire le CRIC,
l'action sociale et l'action culturelle travail main dans la main
( alors qu'à Nantes, ils ne se connaissent même pas et ce, aux dires des
responsables),
les artistes ne subissent aucune pression au dernière nouvelle sur leur RMI et sont soutenus dans leur volonté d'insertion en tant qu'artistes,
la ville met en place un programme gigantesque de résidences et d'ateliers d'artistes et ceci malgré des difficultés immobilières bien plus grande que Nantes qui a très peu d’atelier et même pas chauffé,
et bien d'autres choses encore :
Centre art des abattoirs également centre de ressources matérielles (Alors que le Lieu Unique avale toute les subvention sans aucune aide équivalente aux assos et artistes Nantais),
squat artistique reconnu et pérennisé (Nantes à virée les derniers squats «Cf « L’usure », etc ..

.

Maintenant revenons au point de vue légal :


On me suspend mon RMI, à l'examen de tous mes contrats d'insertion pour deux raisons :
Je veux réaliser mes projets de créations et je refuse de gagner de l'argent avec mes activités associatives,
car je considère qu'il s'agit d'un engagement social et je refuse de transformer ces activités en un moyen d'intérêt ou d'enrichissement personnel.


De plus, comme nous sommes tous bénévoles dans cette association** , être dégager des charges salariales nous permettais d’assurer notre indépendance et ainsi garantir l'esprit fondateur de solidarité.


Malheureusement, vu ma situation actuelle, ne pouvant plus assurer la charge de travail qui m'incombe, mon travail perso et un travail alimentaire, nous devons choisir entre me dégager un minimum vital ou limiter fortement les activités de l'association.


Donc je veux réaliser mes projets de créations pour pouvoir en vivre et poursuivre en même temps mon activité sociale bénévole :


Je vous renvoie à la loi du RMI
et à l'Arrêté du 16 juin 2004
fixant la liste des informations transmises sous forme de données agrégées par les départements concernant le dispositif d'insertion lié à l'allocation de revenu minimum d'insertion et au contrat insertion-revenu minimum d'activité (RMA)et les modalités de ces transmissions (NOR : SOCI0422153A ) qui le reprécise :


le 6e objectif des actions inscrites dans les contrats d'insertion du revenu minimum d'insertion est :
"- l'aide à la réalisation d'un projet de création ou de reprise d'une activité non salariée."


L'objectif initial de cette loi est de ne pas oublier l'aspect SOCIAL de l'intégration, alors que l'action sociale de Nantes, La CLI, le CRIC ne voit que l'aspect ÉCONOMIQUE.


La décision de la CLI spécifiant que tous les artistes doivent sortir du RMI au bout de deux ans est donc illégale !
Mes refus de contrats d'insertions, également illégaux !


Ma radiation de fait est illégale !


Je vais donc informer les services juridiques compétents et utiliser les recours prévu dans le cadre de la loi et demander, au même titre que tout autre personne concernée, à retrouver mon minimum vital et que la loi soit respectée par les institutions chargées de l'appliquer.

Chacun est libre de prendre position et de s'engager où non dans cette lutte collective pour faire appliquer le droit et sauvegarder le RMI, qu'il soit artiste ou responsable culturel.
Mais nous devons bien comprendre que les premiers responsables de cette situation sont les artistes eux-mêmes : à se battre pour leur petite personne ou pour leur petite chapelle, ils ont construit l'échafaud sur lequel ils se trouvent actuellement…


alors il est temps de se défendre ensemble !


Merci de m'avoir lu jusqu'au bout et n'hésitez pas à m'envoyer vos réactions, j'y répondrai dans les meilleurs délais, les transmettrai à emmanuelle Bentz / Jeane Derome et les publierai si vous le souhaiter dans le mag numérique de Borderline.

Damien Bourdaud


damienbourdaud@free.fr

Phase 2 :
Sociale ? Socialiste ???
/ RMIattitudes


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